Bonjour
C'est une opinion personnelle. Je la partage néanmoins avec passion. Il n'y a pas plus triste, plus déprimant qu'une sexualité sans humour. Sans ce paramètre, il m'est impossible de m'y adonner. Fort heureusement mon approche ludique me permet les plaisirs les plus raffinés. Plaisirs solitaires qui ont ma préférence. Les plaisirs à deux, extrêmement rares dans ma vie actuelle, doivent en être dotés sous peine de me lasser très vite. Je précise qu'ils sont rares car je tiens à une solitude affective. Ce qui me permet de pouvoir me consacrer exclusivement à mes chères études.
Je vous invite à découvrir quelques digressions sur des thèmes qui me sont chers : l'exhibitionnisme, la nature et la liberté. Ces petites nouvelles, sans conséquences et qui ne sont qu'écume, peuvent être proposés à la lecture générale. Chacun pouvant y projeter ses fantasmes, ses souhaits, ses désirs. Du moins je l'espère. Ce sont pourtant des histoires bien réelles, vécues lors de mes périples équestres ou pédestres. Ayant le recul nécessaire pour en savourer toute la substantifique moelle, je me plais à les décrire avec humour. Il y aura quelques suites.
Je vous en souhaite bonnes lectures
Les champignons
L'automne est la saison que je préfère. Lorsque la lumière diaphane des journées de la fin septembre éclaire toute chose avec pudeur. Ce sont ces trop rares après-midi de promenade qui me laissent, chaque année, le plus extraordinaire sentiment d'une saison finissante. Que ce soit des balades équestres, des promenades pédestres ou des balades à bicyclette, c'est l'impression élégiaque d'un changement imminent. Je garde un souvenir précis de ces automnes. Depuis le début de l'adolescence.
Ce mardi après-midi là, je suis sur mon cheval. Je parcours un des sentiers qui passent à proximité des "Trois Chênes". C'est le point culminant sur la plus haute colline. Il y a une table d'orientation. Un petit abri pour les promeneurs. Il y a souvent des barbecues ici. Lorsque je descends le sentier des étangs, je passe dans le sous-bois des "Carmes". Un endroit magique. L'endroit respire le mystère. Avec un peu d'imagination, le promeneur à l'impression d'être un personnage des légendes arthuriennes. Peut-être que certains d'entre vous connaissent...
J'avance sur le chemin au milieu des arbres. Les couleurs oscillent entre l'ocre, les terres de Sienne, l'or et le vermeil. Le soleil se joue de ses rayons avec cette clarté d'automne si particulière. J'ai l'impression d'être au cœur même d'un prisme de lumière. Parfois aveuglée par la luminosité jaillissante entre les arbres. Même Chanel, mon fidèle cheval, semble se mouvoir dans cet univers avec un plaisir évident. Nous sommes à l'automne 2019. J'ai dix sept ans. Là, à ma droite, depuis les fourrés, une voix. Un homme s'adresse à moi. Vêtu "ville".
Sans doute quinquagénaire, son accoutrement citadin, ici, en pleine forêt, ne laisse pas de surprendre. Il est coiffé d'un élégant chapeau. << Bonjour mademoiselle. Vous connaissez des coins à champignons dans les environs ? >> me demande t-il. Le quidam est poli. Presque obséquieux. Sur l'instant cela m'amuse beaucoup. Il s'adresse à moi avec un léger accent méridional. Chanel s'arrête. Je salue le monsieur pour lui répondre : << Hélas non. Je ne vais pas à la cueillette ! >>.
L'élégant monsieur en costume de velours se met à discuter. Nous bavardons un peu. Ce n'est qu'au bout d'une dizaine de minutes que je découvre le petit "détail" surréaliste qui provoque mon hilarité. Je tente bien de rester sérieuse. Impossible. C'est un cueilleur de champignons. Lorsqu'il comprends que je me suis rendue compte de ce "détail", il me fait : << C'est la saison ! >>. Nous rions tous les deux. Assise sur mon cheval, à quelques mètres de l'individu, je me sens en parfaite sécurité. Une simple impulsion des talons et je peux me sauver.
L'élégant et facétieux monsieur me présente le résultat de sa probable cueillette. Il me présente ce magnifique spécimen en vantant ses mérites gastronomiques. Je n'arrête pas de rire aux éclats. C'est la première fois que je vois un tel champignon. Il est beau. Couvert d'un opercule fripé. Le monsieur le fait coulisser pour m'en expliquer la fonction. Je regarde avec intérêt. Je découvre les attraits de la mycologie, cette science qui répertorie les champignons. C'est rapidement passionnant. Ma tenue "cheval" ne me protège pas de la fraîcheur. Je dois bouger sous peine de me refroidir. Je me concentre sur les descriptions de mon interlocuteur.
Surtout que mon "professeur" en mycologie semble un véritable érudit. Un spécialiste de la famille des eumycètes. J'écoute avec attention tout en scrutant avec soin les démonstrations. Le gentil monsieur m'affirme que ce champignon peut se déguster "nature". Ce spécimen peut générer son propre assaisonnement lorsqu'il est préparé selon la tradition. Le mycologue affirme même que c'est une spécialité gastronomique fort prisée dans les milieux hédonistes. Il m'explique de quoi il est question. Je passe du rire à la consternation, à l'effarement parfois, pour revenir à l'hilarité. Il me propose d'y goûter. Sans insister. Avec la courtoisie d'un chef cuisinier. D'un cordon bleu. D'un maître queue...
Après de longues hésitations, je fini par refuser. Beaucoup plus par timidité que par envie. Parce que depuis un bon quart d'heure, j'ai l'envie folle d'y goûter. J'aime bien les champignons, en omelette par exemple. Le brave monsieur précise même qu'il a les œufs si je préfère le champignon en omelette. J'éclate de rire lorsqu'il les extrait de son panier. Deux œufs magnifiques. Je sens monter un appétit d'ogresse. Pour ne pas succomber à cette terrible tentation culinaire, je préfère prendre congé.
Le monsieur, pas du tout vexé, toujours souriant et poli, m'informe qu'il vient souvent à la cueillette dans le secteur. Si je désire goûter un de ces prochains après-midi, il me suffit de passer là entre 16 h et 18 h. Je promets d'envisager cette possibilité. Je salue poliment le brave homme qui agite son champignon tout en me regardant partir. Je me retourne plusieurs fois. Il reste ainsi à me faire coucou de sa main libre. Je suis dans un état de fringale élevée. La selle de cuir brun me semble plus molle. Les mouvements de ma monture agréablement régulières.
Je n'arrête plus d'y penser. Même en cours. Je suis attirée par les hommes d'âge mûr. Et lorsqu'ils sont cueilleurs de champignons, c'est une attractivité supplémentaire. Hélas, le week-end et le mardi suivant, il ne cesse pas de pleuvoir. Je n'ai plus jamais revu mon élégant mycologue...
À bientôt
L'automne - La saison des champignons
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L'automne - La saison des champignons
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Re: L'automne - La saison des champignons
Joli partage que ces idées vagabondes.
Ta description culinaire des champignons est des plus savoureuses...
Personnellement j'ai un petit faible pour les moules souvent plus discrètes et plus cachées. Elles se dégustent nature, mais peuvent elles aussi générer leur propre assaisonnement. Un réel délice...
Ta description culinaire des champignons est des plus savoureuses...
Personnellement j'ai un petit faible pour les moules souvent plus discrètes et plus cachées. Elles se dégustent nature, mais peuvent elles aussi générer leur propre assaisonnement. Un réel délice...
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L'automne - La saison des champignons - Épisode 2
Seconde anecdote
Une autre rencontre avec un charmant monsieur. Je la relate ici en gardant présent à l'esprit cet agréable moment d'une conversation pleine d'humour. Je vous en souhaite une agréable lecture.
Cueilleur un jour, cueilleur toujours
Un après-midi du même automne. Je fais du cheval sur le chemin forestier qui va des ruines de la chapelle aux "trois chênes". Je tombe sur un cueilleur de champignons. Il m'en présente un magnifique spécimen. J'ai même envie de prendre une photographie pour ma collection privée. Tant il est beau. Ma collection n'est composée que de photos de champignons trouvées sur Internet. De posséder une photo prise par moi-même, devient une préoccupation ludique. Un rêve. Un désir. Un fantasme qu'il me faudra réaliser sous peine d'en être frustrée.
Bien entendu, cette fois encore, je n'en fais rien. Je n'ai pas mon superbe appareil photo avec moi. Un Lumix performant. Dommage. Il fait de bien meilleurs clichés que mon téléphone. Je reste un assez long moment à bavarder avec le mycologue qui ne cesse d'agiter son champignon. Il ne tarde pas à évoquer des recettes. M'invitant même à le savourer cru. Là, de suite. Je reste évasive et volontairement secrète sur mes préférences culinaires. Après tout, je ne connais ce quidam que depuis un quart d'heure. Il doit avoir la quarantaine. Pantalon d'épais velours marron, chemise à carreaux, chaussures de randonnées. Il est plein d'humour, plutôt sympathique et d'une présence rassurante. Plein de courtoisies et de civilités. C'est un vrai gentleman.
Lorsque je le salue avant de le laisser à sa cueillette, il me demande : << Vous allez me dénoncer n'est-ce pas ? >>. Je me retourne, j'éclate de rire avant de répondre : << Rassurez vous, je flirte avec l'interdit peut-être plus souvent que vous ! Bonne fin d'après-midi monsieur ! >>. Il semble soulagé. Même si je ne suis pas mycologue, la recherche de beaux champignons a déjà occupé nombre d'après-midi de mon adolescence. Je garde en mémoire quelques étonnantes découvertes. Surtout celles que j'ai aperçu un après-midi depuis ma cachette en haut d'un mirador. Je me souviens de ce monsieur qui venait s'assoir dans l'herbe, en bas, sans se douter qu'il était épié à une petite centaine de mètres. J'ai ma paire de jumelles.
Je me dis que dans ce monde devenu absurde, si un brave homme ne peut même plus cueillir des champignons, les montrer fièrement aux promeneuses, il devient urgent de changer de paradigme. Et en profondeur. Après tout, la plupart des forêts appartiennent à tout le monde. Ou du moins sont libres d'accès. Les champignons ne poussant pas sur la voie publique, il n'y a rien d'illicite à les trouver, à les chercher ou encore à les faire admirer dans quelques sous bois. Je me retourne une dernière fois pour lui faire un coucou amical. Il agite son superbe champignon. Je lève le pouce pour le féliciter. Mais pourquoi diable a t-il son pantalon aux genoux ?
Je me réjouie pour l'automne qui s'annonce...
Bisou
Une autre rencontre avec un charmant monsieur. Je la relate ici en gardant présent à l'esprit cet agréable moment d'une conversation pleine d'humour. Je vous en souhaite une agréable lecture.
Cueilleur un jour, cueilleur toujours
Un après-midi du même automne. Je fais du cheval sur le chemin forestier qui va des ruines de la chapelle aux "trois chênes". Je tombe sur un cueilleur de champignons. Il m'en présente un magnifique spécimen. J'ai même envie de prendre une photographie pour ma collection privée. Tant il est beau. Ma collection n'est composée que de photos de champignons trouvées sur Internet. De posséder une photo prise par moi-même, devient une préoccupation ludique. Un rêve. Un désir. Un fantasme qu'il me faudra réaliser sous peine d'en être frustrée.
Bien entendu, cette fois encore, je n'en fais rien. Je n'ai pas mon superbe appareil photo avec moi. Un Lumix performant. Dommage. Il fait de bien meilleurs clichés que mon téléphone. Je reste un assez long moment à bavarder avec le mycologue qui ne cesse d'agiter son champignon. Il ne tarde pas à évoquer des recettes. M'invitant même à le savourer cru. Là, de suite. Je reste évasive et volontairement secrète sur mes préférences culinaires. Après tout, je ne connais ce quidam que depuis un quart d'heure. Il doit avoir la quarantaine. Pantalon d'épais velours marron, chemise à carreaux, chaussures de randonnées. Il est plein d'humour, plutôt sympathique et d'une présence rassurante. Plein de courtoisies et de civilités. C'est un vrai gentleman.
Lorsque je le salue avant de le laisser à sa cueillette, il me demande : << Vous allez me dénoncer n'est-ce pas ? >>. Je me retourne, j'éclate de rire avant de répondre : << Rassurez vous, je flirte avec l'interdit peut-être plus souvent que vous ! Bonne fin d'après-midi monsieur ! >>. Il semble soulagé. Même si je ne suis pas mycologue, la recherche de beaux champignons a déjà occupé nombre d'après-midi de mon adolescence. Je garde en mémoire quelques étonnantes découvertes. Surtout celles que j'ai aperçu un après-midi depuis ma cachette en haut d'un mirador. Je me souviens de ce monsieur qui venait s'assoir dans l'herbe, en bas, sans se douter qu'il était épié à une petite centaine de mètres. J'ai ma paire de jumelles.
Je me dis que dans ce monde devenu absurde, si un brave homme ne peut même plus cueillir des champignons, les montrer fièrement aux promeneuses, il devient urgent de changer de paradigme. Et en profondeur. Après tout, la plupart des forêts appartiennent à tout le monde. Ou du moins sont libres d'accès. Les champignons ne poussant pas sur la voie publique, il n'y a rien d'illicite à les trouver, à les chercher ou encore à les faire admirer dans quelques sous bois. Je me retourne une dernière fois pour lui faire un coucou amical. Il agite son superbe champignon. Je lève le pouce pour le féliciter. Mais pourquoi diable a t-il son pantalon aux genoux ?
Je me réjouie pour l'automne qui s'annonce...
Bisou
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Re: L'automne - La saison des champignons
Il y a une sacrée concentration de mycologues dans les bois de ta région. Et qui plus est, à chaque fois des gentlemen aillant cueilli de magnifiques spécimens de champignons.
Tu les attires ou tu les fantasmes ?
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Re: L'automne - La saison des champignons
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Cher intervenant
C'est surprenant toutes les rencontres que peuvent faire des cavalières sur les chemins forestiers.
Il faut être une femme pour faire ce constat. Les hommes imaginent difficilement ce phénomène.
À bientôt
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Re: L'automne - La saison des champignons
J'adore un delice à lire...