Sur incontinence masculine
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-p ... 805_57.phpUn traitement chirurgical de l'incontinence urinaire masculine
Chez l'homme, l'incontinence urinaire est le plus souvent la conséquence de la chirurgie pour un cancer localisé de la prostate. Le sphincter fonctionne alors mal et la zone sphinctérienne, qui est en contact intime avec la partie basse de la prostate, est moins bien soutenue. La fréquence de ce problème augmente avec le nombre d'ablations totales de la prostate réalisées pour traiter un cancer localisé de cette glande. Elle est estimée entre 3 et 5 % un an, après l'intervention et la rééducation. Les formes graves sont rares et traitées par un sphincter artificiel. Les formes les plus fréquentes sont des fuites mineures ou modérées entraînant la nécessité de porter 1 à 4 garnitures par jour, ce qui altère notablement la qualité de vie des patients.
"C'est pour eux qu'une bandelette sous-urétrale a été développée, afin d'apporter un traitement, certes chirurgical, mais peu invasif", explique le Pr Philippe Grise, du service d'urologie du pôle viscéral du CHU de Rouen, un établissement réputé dans le traitement de l'incontinence urinaire masculine. La bandelette exerce une action dynamique de soutien ainsi qu'un certain degré de compression statique. Ce type de système, permettant une miction "physiologique", est apparu dans les années 90. Les premiers étaient mal tolérés (douleur, infections, érosions urétrales). Les bandelettes de dernière génération ont bénéficié des travaux réalisés dans l'incontinence urinaire féminine. "Le dispositif est une prothèse composée d'un corps central rectangulaire constitué de polypropylène à larges mailles, prolongé de bras latéraux afin de les faire passer à travers un orifice de l'os du bassin grâce à une aiguille", précise le Pr Grise.
Sa mise au point a nécessité de nombreuses recherches réalisées au sein du laboratoire d'anatomie. Ensuite, une étude multicentrique française (avec le CHU de Rouen comme investigateur principal), initiée en 2006, a montré la très bonne tolérance et la sécurité du dispositif. L'analyse des échecs a permis de faire encore progresser ce système. Résultat actuel : 55 % de malades complètement guéris et 75 % de malades très améliorés (0 à 1 seule garniture quotidienne). De quoi transformer la vie de ces hommes... et de leur entourage proche.